Muñoz : « Le Gouvernement basque soutient les entreprises pirates lors des sous-traitances »

15/02/2016
Lors de la journée de soutien à l’Initiative législative populaire (ILP) célébrée aujourd’hui à Gasteiz Le syndicat ELA a accusé le Gouvernement basque de ne pas vouloir mettre des limites à la dégradation professionnelle. L’ILP présentée par le syndicat en 2014 prétendait introduire des clauses sociales dans les marchés publics, telles que le droit de subrogation des travailleurs et des travailleuses. L’évènement organisé au fronton Ogeta qui a réuni 1 800 délégués hommes et femmes a fini par une manifestation devant le Parlement basque.

Lors de son intervention devant les délégués du syndicat, le secrétaire général d’ELA, Adolfo Muñoz « Txiki », a rappelé que la position du Gouvernement coïncide avec celle de Confebask et respecte la politique d’ajustements qui donne priorité aux coupes budgétaires avant toute autre chose ; en particulier si elle a un caractère social. « Ils ont à nouveau misé sur la précarité des personnes sous-traitées par les administrations basques en échange du maintien de réductions dans les marchés publics, même au prix des conditions de vie et de la stabilité de l’emploi de plus de 55 000 personnes ». D’après Muñoz « Dire non à l’amélioration des conditions de travail de milliers de personnes est une décision souveraine. Ce n’est pas Madrid qui l’impose. Le Parlement peut dire oui, personne ne l’en empêche, mais il dit non ».

 

Il a critiqué dans ce sens la position du PSE-EE, qui avait rédigé des amendements permettant l’ILP, mais qui “a démontré que c’est la subrogation de ses cadres qui l’inquiète ».

Muñoz a exprimé que le fait que le Gouvernement basque s’oppose à l’ILP définit sa véritable politique d’emploi. « En votant non à l’ILP, le Gouvernement se range aux côtés du patronat le plus réactionnaire : celui qui défend l’idée que nos gens doivent accepter tout type d’emploi, si misérables que soient les conditions offertes. En conséquence, dans les marchés publics soumissionnés par le propre Gouvernement basque, les entreprises imposent aux travailleurs et aux travailleuses des journées de travail de 12 heures rémunérées 5 euros l’heure. Le Gouvernement basque se livre à un dumping qui favorise les offres les plus basses ».

Le secrétaire général d’ELA considère que le rejet de l’ILP est une bonne nouvelle pour les entreprises pirates qui veulent maintenir les conditions d’esclavage des personnes embauchées par les sous-traitants. « Le texte souscrit par le PNV et le PSE cette semaine boycotte les sujets cible de cette ILP, tels que la subrogation et l’application des conventions collectives de référence. Il n’y a aucun progrès de fait, ni rien de positif par rapport à la stabilité de l’emploi et ses conditions ».

Muñoz a avancé que les clauses visées à l’ILP seront communiquées à chacune des institutions publiques pour être débattues. « La vie ne termine pas au Parlement. Votre engagement envers l’ILP nous donne plus de forces pour poursuivre notre lutte en faveur de l’amélioration des conditions professionnelles dans les sous-traitances ».

Le responsable de la négociation collective, Joseba Villarreal, et la responsable de la fédération ELA-Zerbitzuak, Maricruz Elkoro, sont également intervenus aux côtés du secrétaire général.

Villarreal a déclaré que le traitement de l’ILP présenté par l’ELA, souscrit par 110 000 personnes, a été un véritable parcours du combattant. « De fait, dès la présentation de l’initiative au Parlement, le Gouvernement basque a essayé d’empêcher son traitement. Ensuite, la Députation Forale de Biscaye a essayé d’empêcher d’en débattre, en faisant valoir un conflit de compétences. Il a fallu une commission arbitrale, avec une présence judiciaire, pour forcer son traitement. Par la suite, une fois qu’elle était reçue par la commission, ELA a constaté le manque de respect et les préjugés manifestés par certains parlementaires envers le syndicat, ainsi que l’inquiétante ignorance de la réalité sociale et syndicale, qui prouve le manque de volonté politique pour adopter cette ILP, ainsi que l’énorme écart qui existe entre de nombreux élus et la société qu’ils disent représenter ».

D’autre part, Elkoro a exigé que l’application des conventions sectorielles provinciales de référence soit au moins assurée. « Nous avons aujourd’hui des problèmes avec toutes les adjudications faites par l’Administration. Les conséquences de ces pratiques sont des licenciements et la dégradation des conditions de travail qui signifient, dans certains cas, des situations de véritable esclavage, telles que les travaux soumissionnés pour l’éducation : des travailleurs et des travailleuses qui perçoivent 5 euros par heure de travail et réalisent des journées de travail de 10 heures », a-t-il indiqué.