Nous ne pouvons pas tolérer qu’un Gouvernement méprise la démocratie syndicale

22/09/2016
Convoquées par ELA et LAB, des milliers de personnes ont manifesté le 20 septembre dernier à Gasteiz, pour exiger que le Gouvernement Basque respecte les majorités démocratiquement élues par les travailleurs et les travailleuses. La manifestation s’est achevée en face du siège de la Présidence du Gouvernement où une brève cérémonie a eu lieu.

L’objectif de cette journée de mobilisation était de dénoncer l’accord adopté le 22 juillet en matière de négociation collective, dans le cadre de la mal-nommée Table du Dialogue Social, par le Gouvernement Basque, Confebask, CCOO et UGT. Un accord avec la minorité syndicale qui vient briser les règles démocratiques et qui favorise les intérêts du patronat. Encore un triomphe, en définitive, pour un patronat qui veut réduire les salaires et accroître la précarité sociale. Tous les membres des précédents Comités exécutifs du syndicat étaient également présents aux côtés des milliers de manifestants rassemblés à Gasteiz.

Lors de son intervention, le secrétaire général de ELA, Adolfo Muñoz, signale que le Gouvernement Basque a décidé de soutenir le patronat afin que ce dernier, dans le plus grand mépris du résultat des élections syndicales, puisse faire librement son choix, indépendamment de sa représentation effective, pour satisfaire ses intérêts en matière de fixation des conditions de travail. « Peu importe que la représentation soit de 49 ou de 5%. Ils sont libres de choisir selon leur désir. Nous pensons que ce soutien que leur apporte le Gouvernement est une attaque en bonne et due forme contre la liberté syndicale ».

« Et pourquoi fait-il ça ? » se demande Muñoz. « Parce qu’il partage avec Confebask -une organisation incapable d’accréditer la représentation qu’elle possède – l’idée selon laquelle il faut neutraliser la revendication syndicale et sociale pour appuyer la chute des salaires, et soutenir la précarité sociale et du travail ; cette même précarité que le Gouvernement applique dans ses autres domaines de responsabilité.

Le secrétaire général de ELA exige du Gouvernement Basque qu’il fasse marche arrière par rapport à cet accord et qu’il respecte le vote des travailleurs et des travailleuses.  « C’est une exigence minimum. La légitimité de parti qui investit leur Gouvernement ne les autorise pas à entrer dans le monde du travail ‘comme un éléphant dans une quincaillerie’, ni à détruire la légitimité syndicale que, nous les syndicats, nous avons obtenue lors de nos élections. Respectez l’autonomie syndicale ! Un Gouvernement démocratique n’a qu’une option, et une seule : respecter le résultat des urnes et la décision syndicale des travailleurs et travailleuses ».

Selon Adolfo Muñoz, un accord comme celui qui a été signé le 22 juillet dernier fait qu’il est de plus en plus difficile de deviner - quand les membres du Gouvernement s’expriment  - s’ils le font en tant que défenseurs des intérêts publics, ou en tant que représentants du patronat. « C’est la raison pour laquelle nous disons que le présent Gouvernement défend le droit à décider … du patronat ! C’est un Gouvernement qui fait d’importants efforts pour détruire – au profit des chefs d’entreprises ‑ les équilibres de la société. Lorsque, nous les travailleurs, nous avons choisi les représentants dont nous voulons nous doter, vous les méprisez.

En politique, ce qui est dit et affirmé compte de moins en moins. Ce qui importe, c’est ce que l’on fait. Un Gouvernement démocratique, M. le Président Lehendakari, ne doit pas faire ce qu’a fait le vôtre. Vous trouvez normal que 10% de la représentation syndicale supplante les 90% restants ? Qu’est devenue la liberté syndicale ? Vous trouveriez normal que quelqu’un vienne vous dire que les 27 sièges obtenus par votre parti au Parlement ne valent rien ? Eh bien, c’est ce qu’ils essaient de faire avec nous.