130,000 manifestants à Bilbao
COMMUNIQUE DU COMITÉ NATIONAL D’ELA
Suite aux événements de ces derniers jours (arrestations, perquisitions, interdiction de manifester et convocation de la manifestation qui s’est déroulée samedi dernier) le syndicat ELA souhaite faire part de sa réflexion sur la situation politique actuelle.
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Nous souhaitons tout d’abord féliciter les organisations qui ont appelé à la manifestation de ce samedi. En effet elles ont montré une grande capacité de réaction face à l’attaque contre les droits civils et démocratiques que représentait l’interdiction de la manifestation en faveur des droits des prisonniers prévue ce jour là. Cette nouvelle convocation était particulièrement en phase avec le ressenti de la très grande majorité de notre société. Nous tenons aussi à féliciter les citoyen-ne-s qui par leur participation en masse en ont fait la plus grande manifestation qu’ait jamais connu le Pays Basque.
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Le syndicat ELA constate une nouvelle fois la gravité et le caractère régressif de l'attitude du PP. Campant sur le terrain de l’extrême droite, il est devenu un obstacle politique pour tout : pour la normalisation politique et la résolution du conflit politique. Qui plus est, le PP impose un agenda dans le domaine économique et social totalement ultra-libéral et centralisateur.
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De nombreux pas unilatéraux ont été effectués au Pays Basque pour consolider la normalisation politique (et de nouveaux seront nécessaires à l’avenir). Des pas qui étaient attendus et souhaités depuis de nombreuses années. Malgré cela, le gouvernement espagnol refuse l'évidence et ne répond que par la répression et les interdictions. Ses actes sont les fruit d’une paranoia propre aux nostalgiques des temps où toute une partie de la représentation politique au Pays Basque était illégale.
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ELA juge important de souligner que cette attitude de refus systématique du PP concerne tous les domaines, y compris les dossiers concernant l’agenda politique du gouvernement autonome de Gasteiz. Selon nous, aucun agenda bilatéral ne peut se construire avec un tel monument d'immobilisme. Il n’y a pas aucune relation bilatérale possible, autre que reposant sur l’acceptation permanente de la subordination. Face à un tel niveau d’agression de la part du gouvernement espagnol, la normalité institutionnelle ne peut pas être la référence visée par la politique basque.
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Pour ceux qui souhaitons la normalisation politique qui puisse rendre possible la confrontation démocratique des projets politiques, pour ceux qui voulons travailler pour le droit à décider de notre peuple, la mobilisation célébrée ce samedi ne devrait pas être quelque chose d'exceptionnel. Toutes les organisations qui avons convoqué cette manifestation partageons la responsabilité qu'il puisse en être ainsi. Il est temps de construire de références politiques. Elles doivent être le fruit d'une réflexion partagée entre toutes les organisations qui avons été présentes ce samedi à Bilbao ainsi que de la participation active de la société, sans laquelle tout projet politique voulant se confronter démocratiquement avec Madrid ne peut avoir d’avenir.