Des milliers de femmes ont pris possession de la ville de Gasteiz en solidarité avec les travailleuses des Résidences de Bizkaia

25/09/2017
Convoquées par ELA, des milliers de femmes ont pris possession des rues de Gasteiz pour montrer leur solidarité aux travailleuses des Résidences de Bizkaia ; la mobilisation a été soutenue par le mouvement féministe. Sous la devise “'Zaintzaileak zainduz, bizitzak zaindu! Ni soignante naturelle ni travailleuse à exploiter!” ces femmes ont voulu laisser bien clair que nous ne sommes pas face à un simple conflit professionnel mais face à un conflit féministe, social et politique.

La manifestation s’étendait de la Place de los Desamparados à la Place de la Virgen Blanca où s’organisait un rassemblement. La responsable pour l’égalité, Leire Txakartegi a montré sa solidarité avec ces femmes qui sont en grève depuis 300 journées. “Vous n’êtes pas seules! Nous sommes avec vous. Votre lutte est celle de toutes les femmes : techniciennes de surface, femmes de chambre, celles du secteur d’aide à domicile, celles des cantines, celles du secteur public, les assistantes ménagères au foyer, les rares qui travaillent dans le secteur industriel… vous nous représentez toutes. Et nous sommes très fières de vous!”

Selon Txakartegi, l’enjeu est très important. «Dans le modèle actuel, le travail des soins est assumé par les femmes, dans les sphères privée ou publique, avec un emploi précaire et de mauvaise qualité. Ces travaux n’ont pas reconnu leur valeur économique et sociale et ils sont devenus une source de négoce pour les nombreuses entreprises du secteur. Avec cette grève nous voulons obtenir la dignification de ces travaux, que la société leur donne la valeur qu’ils doivent avoir, qu’ils soient accompagnés de conditions de travail dignes, améliorant ainsi la qualité du service».

Esther Saavedra, responsable des services publics, a dénoncé que si le conflit s’est autant prolongé dans le temps c’est parce que les grévistes sont des femmes. «Nous sommes des femmes et, une fois de plus, la précarité professionnelle porte notre visage. Parce que pour certains nous ne sommes que le second salaire de notre foyer ; nous ne sommes pas des professionnelles sinon que nous assumons notre rôle naturel qui n’est autre que dispenser des soins et s’occuper d’autrui. Pour ceux-là nous n’avons ni critère, ni capacité pour décider de notre avenir ; nous ne sommes que des marionnettes aux mains du syndicat qui nous soutient dans cette lutte ; pour certains nous ne faisons que nettoyer “quatre derrières” et ils considèrent que si nous réclamons des droits c’est pour pouvoir assumer de manière plus aisée notre travail personnel de femmes, comme par exemple, emmener nos enfants à l’école”

Dans ce contexte, Saavedra a dénoncé durement l’attitude tant de la Députation Forale de Biscaye que celle du patronat, responsables de ce conflit. “Nous leur exigeons qu’ils changent du tout au tout l’attitude qu’ils ont maintenue jusqu’à maintenant pour que ce conflit se solutionne au plus vite. Quand à nous, nous avons les choses claires: nous lutterons jusqu’à atteindre nos objectifs”.