Des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour exiger au PNV, à Bildu et à Podemos d’empêcher Sánchez d’appliquer des coupes aux pensions

24/10/2021
ELA revendique à Bilbao, Saint-Sébastien, Pampelune et Vitoria la dérogation de la réforme des droits du travail et réclame que les partis basques utilisent leurs votes à Madrid pour défendre les droits sociaux.

 

Des milliers de personnes ont marché dans les rues le 24 octobre à Bilbao, Saint-Sébastien, Pampelune et Vitoria en scandant le slogan “Non aux coupes des pensions ; déroger la réforme du droit du travail” pour conditionner les réformes que négocie à ce jour le Gouvernement de Pedro Sánchez, des réformes exigées en son jour par l’UE en échange de l’attribution de fonds européens.

Les manifestations, convoquées par ELA sont porteuses d’un message très direct (« Ne nous vendez pas à Madrid”), un message dirigé aux partis basques représentés au Congrès (PNV, Bildu et Podemos), car leurs votes sont décisifs pour que le Gouvernement espagnol puisse approuver ces réformes. En ce sens, ELA souligne que “ces réformes peuvent être mises sous conditions depuis Euskal Herria, et ces partis ont la responsabilité de défendre les droits du travail et les pensions de centaines de milliers de personnes de notre pays”.

Dans son intervention à Bilbao, le Secrétaire Général de ELA, Mitxel Lakuntza, a insisté : “Nous avons de très gros enjeux pour les prochaines semaines. Depuis dix ans nous supportons les dures conséquences des dernières réformes des pensions et du droit du travail. Et maintenant nous buttons sur les fonds européens- qui ne sont pas un cadeau mais plutôt une menace. Pendant la crise antérieure, les fonds publics étaient versés à la banque ; aujourd’hui ils veulent que les grandes entreprises en soient les bénéficiaires et qu’en échange le gouvernement ne déroge pas la réforme du travail et que les pensions empirent. C’est l’accord passé entre Sánchez et l’UE”.

Nous avons toutes les raisons d’être inquiets -a souligné Lakuntza-; le ministre Escrivá l’a dit : il y a deux options : partir plus tard en retraite ou percevoir moins de retraite. C’est la seule proposition qu’il propose. Ils veulent le faire en incorporant un nouveau mécanisme, dénommé MEI (Mécanisme d’équité intergénérationnel) pour que les gouvernements à venir puissent gérer les pensions à leur guise”.

Lakuntza ajoutait “Nous insistons sur l’importance de la dérogation des réformes du travail, surtout pour deux raisons : pour garantir que les conventions appliquées en Euskal Herria sont celles que nous signons ici, par principe démocratique et pour ne pas voir l’État nous imposer des conventions de misère. L’autre raison, ce sont les licenciements collectifs. Les ERE. Que réclamons-nous ? Que cela ne devienne pas une carte blanche pour que les entreprises à bénéfices ne licencient pas impunément”.

Mitxel Lakuntza a lancé un message aux partis politiques : “L’extrême droite ne se vainc pas avec des politiques de coupes, ni en oubliant les préoccupations des gens. L’extrême droite se combat en attaquant ses points faibles, avec des programmes politiques de gauche : pour plus d’égalité, plus de droits sociaux, avec des politiques fiscales qui grèvent les plus nantis, avec du féminisme, des politiques pour le logement… avec tout ce qu’ils ne représentent pas”.

Malheureusement -rappelait Lakuntza- ces décisions se prennent encore à Madrid, mais elles peuvent être conditionnées depuis Euskal Herria. Le Gouvernement de Sánchez n’a pas la majorité. Il a besoin des votes des partis basques. C’est ce qui nous a fait descendre dans les rues aujourd’hui, pour exiger au PNV, à EH Bildu et à Elkarrekin Podemos leur engagement avec leurs votes pour refuser toute coupe aux pensions et défendre la dérogation complète de la réforme du travail. Et c’est la raison de notre slogan : “Ne nous vendez pas à Madrid !”

En ce sens le message de Lakuntza est clair pour les prochaines semaines : “ La mobilisation continuera ; ELA fera tout son possible ; le syndicat doit être préparé pour une grève générale. Lorsque les conditions de travail et les droits sociaux sont en danger, le syndicat ne peut pas accepter le silence ni les bras croisés. ELA fera ce qu’il a toujours fait : donner la priorité aux intérêts de la classe travailleuse".