ELA abandonne le Conseil de Santé au Travail de Navarre

18/12/2018
L’objectif qu’ELA s’est proposé au début de la législature était la démocratisation des organes de participation institutionnelle. Le Gouvernement a mis fin à l’exclusion antidémocratique que nous subissions ELA et LAB et la participation des syndicats dans le domaine de la Santé au travail a été ouverte. Même si dans un premier temps quelques décisions étaient adoptées (amélioration de la formation des délégués et déléguées pour la prévention) il apparaissait tout de suite que le Pouvoir exécutif n’avait pas une position ferme pour modifier les politiques de santé au travail. Nous avons obtenu que le Conseil de la Santé au Travail serve à améliorer les conditions de vie de la classe travailleuse.

ELA dénonce que le Gouvernement de la Navarre ne cherche qu’à donner l’idée que le Conseil est utile pour la santé au travail alors que dans la pratique elle le vide de contenu et approfondit dans les politiques de concertation qui ont causé tant de mal. ELA n’est pas dupe ni prêt à participer à cette mise en scène.

Ce qui s’est passé les derniers mois a été très révélateur. Nous avons souffert cet été un taux de mortalité inconnu depuis bien longtemps, avec 12 morts en deux mois à peine. Lorsque ELA et LAB ont voulu aborder au Conseil des propositions pour faire face à cette situation extrêmement grave, le Gouvernement a convoqué une réunion extraordinaire pour gérer les excédents des mutualités, ce qui signifie destiner l’argent accumulé par le biais des cotisations professionnelles à des subventions pour CCOO, UGT et CEN.

Ensuite, quand ELA et LAB ont présenté des propositions pour réduire la sinistralité au travail ils n’ont pas obtenu de réponse. Nous avons réclamé au Gouvernement de donner priorité au transfert des compétences de l’Inspection du Travail et que, dans l’attente de ce transfert, il apporte des moyens pour les travaux d’inspection et atteindre ainsi le même nombre d’inspecteurs que la moyenne européenne ; nous lui avons aussi demandé que la sécurité au travail soit aussi prioritaire dans l’activité de la Police Forale. Une autre demande était l’augmentation du Budget prévu pour le Plan d’Action de Santé au Travail, sans obtenir de réponse ; au contraire, les budgets pour 2019 ne contemplent pas de fonds pour ce faire. Pire encore, un poste de 400.000 euros a été prévu pour des plans de santé au travail dans le cadre du dernier Accord Intersectoriel souscrit par CCOO, UGT et CEN, accord qui n’a pas été débattu au Conseil. C’est à dire qu’il n’y a pas la volonté de prendre en compte les demande de ELA et LAB au Conseil mais qu’il n’y a pas, par contre de problème pour financer ce qui a été accordé en dehors du Conseil par CEN, UGT et CCOO.

La principale cause des accidents au travail est la précarité et l’avarice des entreprises ; c’est la raison pour laquelle ELA considère qu’une attitude ferme face à ce patronat qui augmente la précarité et l’apport de ressources suffisantes sont indispensables pour avancer dans l’amélioration de la santé au travail. Le Gouvernement de la Navarre n’a aucune intention d’aller dans ce sens et c’est pourquoi ELA ne légitimera pas avec sa présence ces politiques contraires aux intérêts de la classe travailleuse. Nous continuerons à réclamer aux entreprises et au Gouvernement des mesures concrètes pour améliorer la santé au travail. Nous le ferons là où il le faut, dans la rue.