ELA commence une campagne contre la précarité et la misère au travail

16/11/2015
ELA a mis en marche une campagne ambitieuse d’information visant à mettre l’accent sur le choix qu’a fait le pouvoir politique et économique de la précarité du travail. Durant les prochains mois, ELA inondera les pôles industriels et les rues de dizaines de milliers de tracts informatifs expliquant les terribles conséquences de l’appauvrissement que l’on veut nous imposer et les alternatives que propose le syndicat.

Le secrétaire général Adolfo Muñoz “Txiki”, la secrétaire générale adjointe Amaia Muñoa, et les secrétaires généraux des trois fédérations ont participé à sa présentation.

La campagne est structurée en trois axes de communication généraux. Le premier est une dénonce de la généralisation de salaires de misère, de l’augmentation des bénéfices entrepreneuriaux et de l’augmentation des inégalités. Le deuxième revendique la valeur du syndicat comme instrument pour organiser et renforcer l’identité collective face à l’individualisme; la solidarité de classe face au chacun pour soi. Le troisième donne sa valeur à la lutte syndicale face à la résignation syndicale, sociale et politique. Une société démocratique sans conflit social est ce qui ressemble le plus à une dictature.

Le syndicat prétend en outre limiter l’effet de la propagande des gouvernements et du patronat sur la croissance – ils affirment que la croissance à elle seule réduit les inégalités- et obtenir qu’une partie de la société appuie la revendication contre les bas salaires. ELA veut placer au centre du débat la distribution de la richesse et la dignité au travail.

Durant la présentation de la campagne, Muñoz a souligné que le salaire est la voie principale de distribution de la richesse. La chute salariale est le résultat cherché par les gouvernements et le patronat avec les réformes mises en place. En ce sens, la campagne insistera sur les conséquences de l’appauvrissement général qu’implique une société avec des bas salaires. Le miracle de la croissance consiste à étendre la misère professionnelle et à augmenter les bénéfices et les salaires – bonus- pour les cadres des entreprises. Expliquer les deux côtés de la situation : la misère professionnelle d’une part et les bénéfices et les récompenses obscènes de l’autre.

La campagne interpelle les pouvoirs publics au sujet de leur politique sur les salaires et les conditions de travail. Le secteur public conditionne un modèle de société déterminé en prenant des décisions comme employeur : il a détruit la négociation collective, élimine beaucoup d’emplois et il est précurseur dans la politique d’externalisation. Il faut aussi rappeler que l’Initiative Législative Populaire sur les clauses pour la sous-traitance publique est en cours de procédure et que nous la suivrons de très près. L’objectif des amendements est que rien n’empêche de conclure des contrats pour des quantités qui empêchent de respecter les conventions collectives ; indépendamment du fait que l’adjugé soit insuffisant pour que le marché se réalise et que des surcoûts soient approuvés (avec des procédés plus que douteux).

La campagne dénonce aussi la position de blocage que le patronat exerce pour annuler la négociation collective. ELA veut délégitimer le comportement de ce patronat et l’appui qu’il reçoit des gouvernements à deux de ses priorités : empirer les conditions de travail et attaquer le syndicalisme. Un autre des objectifs e la campagne est d’activer l’action syndicale et la négociation collective dans les secteurs et les entreprises. Cette campagne, bien orchestrée, supposera sans doute une amélioration organisationnelle du syndicat et plus d’engagement pour enrayer la précarité.

La campagne d’ELA contre la précarité se poursuivra pendant 2016. Pendant sa durée, les axes de communication choisis auront le devant de la scène en alternance. L’on a prévu de réaliser différentes actions qui seront précisées plus avant, confédérales, communales, dans les secteurs et dans les entreprises.

Le syndicat encourage l’ensemble de la militance à participer activement à cette campagne contre la précarité avec laquelle l’on prétend mettre en lumière la valeur de la lutte syndicale face à la résignation syndicale, sociale et politique.