ELA obtient une hausse de salaire supérieure à 23% après deux années de conflit et 68 jours de grève

23/05/2023
ELA, avec 64% de représentation dans le secteur, a souscrit au Conseil de Relations du Travail (CRL en espagnol) un accord avec les patronales pour renouveler la convention des résidences de Biscaye. Les travailleuses ont décidé à l’unanimité lors de l’assemblée tenue aujourd’hui de mettre ainsi fin à un conflit au travail qui a duré presque deux ans et 68 jours de grève et touche plus de 5.000 travailleuses.

 

L’accord reprend une hausse de salaire associée à l’IPC (d’un IPC + 4) qui prendra effet du 2021 à 2025, d’efficacité générale et d’application minimale dans toutes les résidences de Biscaye. Ainsi, à la fin de cette période, une hausse de 23,22% sera appliquée aux salaires ; une hausse qui donne continuité à celle atteinte avec la grève précédente et qui accumule une hausse de salaire de plus de 36% pour le salaire mensuel depuis 2015. Elles seront ainsi les plus importantes d’Hego Euskal Herria (Pays Basque sud) et de l’État, dépassant celle conclue en minorité par UGT en Guipúzcoa.

En outre, les 35 heures par semaine de travail se consolident (1.592 par an) qui, avec les 20 minutes de pause pendant la journée, donnent une journée effective de 1.520 heures. Les travailleuses du secteur de Biscaye travailleront 180 heures de moins que la moyenne de l’État (1.772 heures par an). C’est pourquoi, en tenant compte de la hausse de salaire et de la réduction de journée, la valeur par heure travaillée augmente : alors que dans l’État elle est en moyenne de 9,16 euros par heure, en Biscaye l’heure sera payée, en moyenne, à 15,83 euros, c’est à dire 73% de plus que la moyenne dans l’État.

Rappelons que la Convention garantit que 85% des effectifs travaillant dans les résidences seront permanents et que les travailleuses en congé de maladie seront remplacées dès le premier jour conformément à la règlementation en vigueur. S’ajoute à cela l’accord de lancer des plans pour l’égalité et l’encouragement de l’utilisation de l’euskera.

Par conséquent, voici les principales revendications figurant sur la convention :

  • Hausse de salaire de 23,22 %, (IPC + 4 tout au long de la durée de la convention).

*2023 : 8,78 %, 2024 : 5,10%, 2025 : 5,10 % + 2,55% à partir d’octobre 2025.

  • Le salaire d’une assistante de soins en gérontologie passera de 1.460,80 euros mensuels actuels à 1.800 euros en 2025.

  • Hausse des primes pour le travail des dimanches et ancienneté au-dessus de 22%.

  • L’application de la convention et toutes les clauses anti-réforme auparavant rejetées par CEBEK sont maintenant garanties.

  • Le remplacement dès le premier jour est garanti conformément à la règlementation en vigueur applicable.

  • La patronale s’engage au recrutement stable et à l’employabilité des travailleurs en tenant compte des besoins en assistance.

  • Engagement réel à lancer des plans d’égalité et d’utilisation de l’euskera.

  • Améliorations en matière de conciliation.

ELA veut mettre en lumière la lutte d’un secteur féminisé et invisibilisé qui a dû aussi lutter pour la convention antérieure avec 378 journées de grève. Les patronales ont refusé de négocier mais grâce à la mobilisation et aux 67 journées de grève, l’accord a été atteint. La Députation de Biscaye, dernière responsable du secteur, a partagé le besoin d’un accord d’efficacité généralisée. C’est un nouveau pas de fait, très important, pour la dignification des conditions de travail et de vie des travailleuses du secteur et un progrès pour l’amélioration des conditions de vie des personnes usagères du secteur.

Maintenant, ELA poursuivra son travail, de résidence en résidence, pour dignifier et améliorer les conditions de travail du secteur et le service prêté dans un secteur où un changement de modèle des soins est absolument nécessaire.