Fin à la grève la plus longue qu’ait connue l’Europe avec des augmentations de 26% et 9.450 euros pour chaque gréviste

30/03/2023
Novaltia est une entreprise coopérative de distribution de produits pharmaceutiques ayant siège social à Saragosse et deux centres de travail à Biscaye. 20 travailleurs et travailleuses commençaient une grève à durée indéterminée en juillet 2019 réclamant un accord qui améliorerait leurs conditions de travail et éliminerait les salaires bas et les discriminations que subissait le collectif le plus précaire.

Après 3 ans et 8 mois de grève, le comité de grève de Novaltia et ELA arrivaient à un accord avec la direction de l’entreprise. Les contenus les plus importants de l’accord qui a mis fin à la grève la plus longue qu’ait connue l’Europe sont les suivants :

 

1) Un accord de fin de grève est conclus qui, pour la première fois dans l’entreprise régule les conditions de travail qui améliorent les contenus de la convention du secteur à l’échelle de l’État.

  • L’accord contient des garanties d’application qui empêchent que l’entreprise ne modifie les conditions accordées.

  • Quant aux salaires, les bonus que les effectifs de Biscaye percevaient, au-dessus de la convention sectorielle se maintiennent et il est accordé d’incorporer un complément fixe minimum pour le collectif le plus précaire et une prime de polyvalence et d’autres primes de transport pour toutes les personnes travailleuses concernées par l’accord.

  • Pour les effectifs, ces augmentations de salaires supposent 26,7% d’augmentation en moyenne et jusqu’à 33,7% d’augmentation pour les salaires les plus précaires.

  • 2) La fin de tous les contentieux judiciaires a été accordée par le biais d’un accord transnational entre l’entreprise et les personnes en grève. Cela représente :

  • La protection face à de possibles mesures d’extinction de caractère objectif et des améliorations des possibles indemnisations jusqu’à fin 2025.

  • L’entreprise s’est engagée par écrit à n’appliquer aucune représailles ou mesure disciplinaire – telles que des licenciements ou des sanctions- pour cause d’actions associées directement ou indirectement à la grève.

  • La possibilité de départs volontaires avec des mesures incitatives.

  • Un montant de 9.450 euros par personne attribué en concept de dommages et intérêts.

  • ELA recevra une indemnisation de Novaltia d’un montant de 1345 (1 euro pour chaque jour de grève).

ELA considère que l’accord est très positif pour les personnes qui en 2019 avaient décidé de s’organiser et de lutter. La grève a duré beaucoup plus que ce que les effectifs de l’entreprise et le syndicat auraient souhaité. Pendant la grève des faits se sont succédés qui ont provoqué le prolongement du conflit. D’une part l’action néfaste de l’Inspection du travail, si souvent dénoncée par ELA. Des sentences de tout ordre toujours associées au droit de grève ont condamné 10 fois Novaltia. Ajoutons à cela que jusqu’aux derniers mois l’entreprise n’a démontré aucune prédisposition à la négociation.

Cette amélioration substantielle des conditions de travail est le résultat de la force et de l’engagement des grévistes, mobilisés au quotidien devant les pharmacies et les centres de travail de la coopérative. ELA tient à souligner le rôle essentiel de la caisse de résistance du syndicat alimentée par les cotisations des adhérents. Sans la caisse de résistance et sans la solidarité des adhérents cet accord ne pourrait être entendu, un accord qui améliore beaucoup les conditions salariales.