Journée de grève dans les secteurs des soins professionnels

02/02/2021
Succès de la seconde grève du secteur des soins : ELA exige la mise en place de commissions d’enquête pour découvrir l’origine de l’échec face à la COVID-19 dans les résidences

Les rues des quatre capitales du Pays Basque accueillaient le 26 une clameur généralisée réclamant un système public de soins, lors de la journée de grève convoquée par ELA, LAB, CCOO, UGT et ESK par les secteurs des soins professionnels du Pays Basque . Des milliers de travailleuses et de citoyens en général ont participé aux manifestations convoquées qui comptaient sur le soutien et l’adhésion d’associations de familles comme Babestu ou Gipuzkoako Senideak, d’associations de travailleuses domestiques et de collectifs féministes, entre autres. Une fois de plus, ELA a dénoncé les services minimums totalement abusifs décrétés par le Gouvernement Basque et le Gouvernement de la Navarre, qui empêchaient l’exercice du droit à la grève de nombreuses travailleuses.

Le secrétaire général, Mitxel Lakuntza a participé à l’acte de Bilbao exigeant la mise en place immédiate de commissions d’enquête aux Juntas Générales de Guipuzcoa, de Biscaye et d’Alava et aux parlements Basque et de la Navarre pour analyser ce qui n’a pas fonctionné dans le secteur des soins et que toutes les mesures nécessaires soient prises pour que l’erreur ne se reproduise jamais.

Pendant les actes tenus dans les quatre capitales du Pays Basque les trois députations forales et les mairies ont été interpellées, ainsi que les Gouvernements Basque et de la Navarre, pour leur exiger un changement immédiat de l’actuel modèle de soins basé sur le profit et non sur les personnes. Améliorer les conditions de travail des professionnels du secteur est le jalon indispensable pour que les personnes prises en charge reçoivent des soins dignes et intégraux durant leurs cycles de vie, de la naissance à la mort. Les bases de ce modèle de soins doivent être la proximité, un traitement de qualité et le respect de l’autonomie des personnes. En Navarre, où ELA a convoqué en solitaire la journée de grève, la mobilisation principale était la manifestation de Pampelune qui démarrait à 11h30 de Antoniuti et terminait devant la Résidence La Vaguada, un des centres pour le troisième âge qui appliquent la convention souscrite à l’échelle de l’État.

Toti Ciarra, déléguée de cette résidence, a fait appel à la responsabilité directe du Gouvernement de Navarre pour lui exiger de changer immédiatement le modèle de soins actuel. Izai Bujanda, responsable de la Fédération des Services Publics, a souligné qu’il faut obtenir en Navarre une convention pour les résidences et les centres de jour pour personnes âgées. “Il est impossible de dignifier les soins tant que la convention étatique en vigueur précarisera les travailleuses”.

Les revendications de ELA qui ont débouché sur la grève du secteur sont les suivantes :

  • Donner caractère public des services de soins aux personnes en situation de vulnérabilité particulière (aide à domicile, centres de jour, résidences, logements communautaires, logements sous curatelle, auberges et autres services d’intervention sociale).
  • Garantie de subrogation et de consolidation pour l’emploi direct et en sous-traitance, y compris les postes de travail temporaires.
  • Recrutement de 10.000 professionnelles de plus et augmentation de 100% des horaires de travail (exception faite de demande expresse).
  • Mesures adéquates pour surmonter l’écart entre les sexes dans le secteur et la reconnaissance de la valeur sociale et productive du soin.
  • Amélioration des ratios de soin direct et remplacement du personnel en arrêt de travail dès le premier jour.
  • Mesures adéquates pour garantir la santé au travail, en particulier en ce qui concerne les risques psychosociaux.
  • Plan de récupération émotionnelle du personnel pour pallier aux graves atteintes de la pandémie.

Le succès de cette journée de grève suit celui de la grève tenue le 17 novembre dernier. Une autre est prévue pour le 4 mars. ELA maintiendra la dynamique de grèves jusqu’à atteindre un modèle qui garantira le droit à être soigné dignement et qui prendra soin de soignants. Un système où la vie, qui ne sera pas un simple slogan, devra prévaloir sur le capital.