La catastrophe du dépotoir de Zaldibar met en évidence un modèle insoutenable

02/03/2020
Le 6 février 2020 un effondrement s’est produit dans le dépotoir de Zaldibar (Biscaye). Presque un demi million de tonnes de résidus s’effondrait sur l’autoroute A-8, enterrant deux de ses travailleurs. Les travaux de sauvetage ont dû être interrompus à cause de la présence d’amiante, une substance cancérigène quand elle est inhalée. La situation s’aggrave à cause de l’instabilité du terrain et d’un incendie, affectant la qualité de l’air.

Zaldibar est devenue une crise aux multiples facettes. Derrière l’effondrement du dépotoir et la mort de deux travailleurs se cachent: un modèle de gestion des déchets, la privatisation des services publics, l’impulsion aux affaires privées, le copinage et la corruption, le manque de contrôle et de sécurité du travail et de l’environnement, l’irresponsabilité du Gouvernement Basque, son manque d’humanité et l’arrogance du Président.

 

  • A ce jour les deux travailleurs n’ont pas été retrouvés. La recherche aurait dû être prioritaire pour le Gouvernement Basque, mais elle ne l’a pas été.
  • La décharge de Zaldibar gérée par Verter Recycling n’était pas autorisée à recevoir des déchets dangereux mais on y déposait des déchets industriels dangereux.
  • Certains des déchets qui se déposaient à Zaldibar étaient mis en décharge directement, sans aucun traitement préalable alors que cela est catégoriquement interdit.
  • Le dépotoir était autorisé à recevoir de l’amiante mais le protocole établi pour cette mise en décharge n’était pas suivi.
  • Quand l’effondrement s’est produit, la priorité des élus a été de rouvrir au plus vite l’autoroute A-8, sans garantir la sécurité et la santé des personnes venues travailler au sauvetage. Les travaux n’ont été interrompus qu’une fois libérée l’autoroute et ce n’est qu’alors que s’adoptaient les mesures de sécurité indispensables.
  • On a caché de l’information à la population voisine de la décharge et les premières explications-très déficientes par ailleurs- sont arrivées après les recommandations faites au vu des mauvais résultats des mesures de la qualité de l’air ce qui a provoqué les premières mobilisations.
  • Au vu des recommandations données à la population, les personnes qui travaillent dans des entreprises et des centres de travail situés aux environs de la décharge doivent aussi adopter des mesures protectrices spécifiques pour la respiration. Cependant, les administrations n’ont établi aucune norme pour protéger ceux qui travaillent près de la décharge.
  • Lors de leur comparution au Parlement Basque, le Président et les conseillers concernés se sont limités à justifier leur mauvaise-gestion ; ils n’ont pas donné d’explications. Pendant ce temps on prétendait imposer la loi du silence aux personnes qui travaillent au département de l’Environnement.
  • Seules 5 des 15 décharges existantes dans le Pays Basque sont à gestion publique. Les autres sont aux mains d’entreprises privées et de leur cupidité. Combien de cas y-a-t-il comme celui de Zaldibar? Nous ne le savons pas car nous ne recevons pas d’information sur le sujet.
  • Le département de l’Environnement a la responsabilité de contrôler, inspecter et, le cas échéant, sanctionner ceux qui gèrent Zaldibar. Le département, qui n’a pas réalisé sa mission, est responsable de cette catastrophe.
  • Lors de l’inspection réalisée en 2019, 23 déficiences ont été détectées qui n’avaient pas été corrigées parce que cette affaire n’est pas une priorité pour l’administration.
  • Même si le problème que suppose la génération de déchets est bien connu, les administrations ne font rien pour les réduire. Tandis qu’elles parlaient de l’économie circulaire, elles cachaient des déchets industriels et dangereux à Zaldibar.
  • En 2018, 3,5 millions de tonnes de résidus industriels non dangereux et 320.000 tonnes de résidus dangereux ont été générés dans le Pays Basque. Une grande partie d’entre elles ont fini à Zaldibar. Où les emmènera-t-on à partir de maintenant? Il faut limiter la génération de déchets qui sont trop importants et dangereux.


Ce qui s’est passé à Zaldibar démontre ce qu’il y a derrière la gestion de déchets. Voilà des années qu’un négoce se fait aux dépends de l’environnement et de la santé des personnes, en commençant par celle des travailleurs, deux d’entre eux encore disparus, enterrés sous les déchets. Plus jamais ça. Zaldibar argitu orain.