Le Pacte de Tolède accorde de nouvelles coupes dans les retraites

04/11/2020
ELA alerte d’un approfondissement dans la voie choisie par des gouvernements antérieurs, que l’IPC n’est pas tout à fait garanti et que le Pacte prétend prolonger la vie professionnelle en abrégeant les retraites.

Une autre réforme des retraites est proche qui supposera davantage de coupes. C’est la conclusion extraite du document du Pacte de Tolède, porteur de 20 recommandations, approuvé le 27 octobre qui sera soumis au Congrès en séance plénière (avec l’accord du PSOE et de Podemos).

Dans cette proposition il n’est pas précisé que la revalorisation garantisse le pouvoir d’achat ; l’intention est de diminuer le montant des nouvelles retraites ; de limiter les retraites anticipées ; de revoir à la baisse l’allocation de veuvage. Ajoutons qu’il est frappant de constater l’absence totale de mention à la réversion des réformes antérieures. Face à cette réalité, ELA considère urgent un débat sur la répartition de la richesse, pour se centrer sur le niveau de revenus que nous voulons garantir aux personnes retraitées.

ELA affirme que même si le Gouvernement parle de l’engagement à maintenir le pouvoir d’achat, le texte accordé n’est absolument pas clair. “Il n’y a aucune garantie que la véritable volonté soit d’assurer dorénavant par loi cette réévaluation en fonction de l’Indice des Prix à la Consommation ; sa conception sera incluse dans la réforme accordée avec les agents sociaux au dialogue social”.

Le document reprend la prétention de diminuer le montant des nouvelles retraites, en élargissant les années de cotisation pour calculer la prestation. En outre, une idée prend force, celle d’inciter au travail au-delà de l’âge légal de départ en retraite, en augmentant les mesures incitatives pour la retarder et la faire compatible avec le travail pour prolonger les carrières professionnelles. “Cela porte atteinte aux possibilités des jeunes et/ou des personnes sans emploi d’accéder à l’emploi”.

Le document parle aussi d’octroyer l’allocation de veuvage uniquement dans les cas de 65 ans ou plus, selon la situation financière de la cellule familiale de la personne bénéficiaire de l’allocation.

Pour ELA, il est frappant que la réversion des réformes antérieures ne soit pas citée, ni pour faire marche arrière dans le relèvement de l’âge de départ à la retraite ni pour éliminer le facteur de durabilité, alors que la situation est très préoccupante :

  • Une sur 4 personnes est retraitée et le montant moyen de la retraite est bas : 1.260 euros dans la CAPV et 1.167 en Navarre.

  • L’écart entre les sexes est évident. La retraite des femmes n’est en moyenne que de 964 euros dans la CAPV et de 896 en Navarre, presque 40% de moins que celle des hommes (1.575 euros dans la CAPV et 1.439 en Navarre).

Propositions de ELA :

  1. Rejeter le Pacte de Tolède et sa philosophie et, par conséquent, toutes les réformes et coupes qui en émanent et du mal nommé dialogue social. Il faut reconnaître au mouvement des retraités sa place comme interlocuteur.

  2. Reculer totalement par rapport aux coupes de 2011 et 2013 (montant des nouvelles pensions, retard du départ en retraite, mise à jour des pensions, élimination le coefficient de durabilité…).

  3. Créer de l’emploi de qualité et augmenter les salaires au-dessus de l’IPC.

  4. Approuver les contenus de l’ILP contre la pauvreté et l’exclusion sociale (Charte des Droits Sociaux de Euskal Herria), dont la procédure a été rejetée aux Parlements Basque et Navarrais.

  5. Pension minimum de 1.080 euros, selon les critères de la Charte Sociale Européenne qui fixent un Salaire Minimum équivalent à au moins 60% du salaire moyen.

  6. Ne pas limiter le financement des retraites aux cotisations sociales.

  7. Augmenter les dépenses de retraites, en réformant la politique fiscale et en poursuivant la fraude. Nous figurons parmi les derniers de l’Union Européenne en pression fiscale (le différentiel par rapport à la moyenne européenne est de 8.000 millions d’euros par an en HEH), et les premiers en fraude fiscale. Cependant, les impôts sur les hauts revenus, le capital et les entreprises ont été rabaissés.

  8. Eliminer les bonifications aux entreprises parce qu’elles n’ont aucun effet positif sur l’emploi.

  9. Stimuler le système public de retraites.

  10. Décider du système dans son ensemble en Euskal Herria.

  11. Les institutions de la CAPV et de Navarre doivent garantir des revenus adéquats aux personnes retraités actuelles et futures en complétant la perte de revenus découlant des coupes du Gouvernement espagnol et en garantissant la pension minimale de 1.080 euros.

Pour atteindre ces objectifs le syndicat ELA considère indispensable la mobilisation sociale. Pour ce faire, sa présence il maintiendra dans les rues.

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