1 Mai| Mitxel Lakuntza: “Pour une distribution de la richesse il nous faut de bonnes conventions et non un Pacte sur les revenus”

01/05/2022
ELA agira avec fermeté contre la stratégie de gouvernements et patronale visant à appauvrir la clase travailleuse : “Augmenter les salaires est la solution ; baisser les impôts est le problème”

 

Des milliers de personnes sont descendues aujourd’hui 1 mai dans les rues répondant à l’appel de ELA dans les quatre capitales de Hego Euskal Herria, pour célébrer la journée et partager dans la rue les revendications maintenues pendant l’année dans les centres de travail. Mitxel Lakuntza (secrétaire général de ELA) a participé à la manifestation de Bilbao et a lancé un message très direct pour en finir avec la précarité.

“Plus de 541.600 personnes ont des emplois précaires en Hego Euskal Herria : le personnel sanitaire qui enchaîne des contrats temporaires, le transporteur qui doit travailler comme faux travailleur indépendant, la femme chercheure qui a un contrat de stagiaire - énumère Lakuntza-. Et la précarité porte atteinte en particulier aux secteurs les plus féminisés : de dix emplois précaires identifiés, six sont des postes occupés par des femmes. C’est à dire qu’il y a au moins 311.000 femmes en situation précaire en Hego Euskal Herria, avec des contrats instables, à mi-temps et des fins de mois très difficiles”.

Lakuntza a été clair en parlant de la cherté de la vie : “Si l’inflation nous a demandé de nous serrer la ceinture elle l’a demandé plus encore aux personnes en situation précaire. Et cela alors qu’en 2021 les entreprises ont obtenu les plus grands gains de leur histoire, en particulier les entreprises de l’énergie (Iberdrola a gagné 3.880 millions). Pendant ce temps notre pouvoir d’achat s’amenuisait : les salaires en Hego Euskal Herria ont perdu 10% de leur pouvoir d’achat la dernière décennie (17% dans le secteur public)” .

Le secrétaire général a souligné la responsabilité des gouvernements: “Les gouvernements de Urkullu, Chivite et Sánchez continuent sans adopter des mesures suffisantes. Ils considèrent que la hausse du prix de l’énergie est la cause de l’inflation mais nous font payer l’eau, le vent et le soleil au prix du gaz. L’accord atteint avec Bruxelles par le Gouvernement espagnol n’est qu’un simple patch cosmétique pour un an”.

ELA situe la défense des salaires au cœur même du Premier Mai. “Le Gouvernement Basque et Confebask considèrent contre-productif d’exiger des augmentations en fonction de l’IPC. Mais si les salaires ne montent pas au moins comme l’IPC, cette richesse s’accumulera dans les entreprises. Les gouvernements ne veulent pas partager la richesse avec la fiscalité et se limitent à réduire les impôts aux entreprises ce qui fait que le Trésor public basque perçoit 1.000 millions d’euros de moins qu’en 2007 de l’impôt sur les sociétés”.

ELA ne renoncera ni à l’IPC ni à un équilibre salarial plus juste : parce que perdre du pouvoir d’achat et diminuer les salaires suppose augmenter et étendre la pauvreté. En outre, dans des secteurs féminisés l’augmentation de l’IPC est insuffisante parce qu’il y a un écart salarial énorme et cela demande des mesures spécifiques. Défendre les salaires signifie mieux distribuer la richesse. “Nous ne voulons aucun Pacte sur les revenus mais de bonnes conventions professionnelles” ajoutait Mitxel Lakuntza.