Une manifestation massive des grévistes du métal à Bilbao met fin à cinq jours de grève

11/10/2019
Les travailleurs du métal de Biscaye ont mis fin à une semaine de grève, en défense de la convention collective. Une fois de plus, la grève a été massivement suivie et des milliers de travailleurs et travailleuses ont à nouveau rempli les rues de Bilbao en réponse à l’appel lancé par ELA, LAB, CCOO, UGT, ESK, CGT ET CNT. Les syndicats ont estimé la participation à la grève durant la semaine à 85%. Notre secrétaire général, Mitxel Lakuntza qui y a participé, a déclaré qu’il considère que le Lehendakari, dans ses déclarations contre la grève, a assumé le rôle de porte-parole du patronat.

La convention du métal concerne près de 50.000 travailleurs de la métallurgie en Biscaye. Leurs salaires et conditions sont gelés depuis 2011 et à la table de négociation le patronat a proposé des “augmentations de salaires insultantes”. Les syndicats mobilisateurs de la grève considèrent que la Fédération biscayenne d’entreprises du métal FVEM prétend imposer la précarité et des conditions misérables.

Lakuntza, après avoir souligné la grande participation à la grève, a rappelé que celle-ci a mis sur la table de négociation toutes les revendications que le patronat de Biscaye a ignoré durant des années. Le secrétaire de ELA rappelle que la FVEM a bloqué la convention durant seize ans et que maintenant, dans un contexte de croissance économique et de récupération de l’emploi, elle refuse d’incorporer à la convention des améliorations pour réglementer la subrogation, limiter les ETT ou l’augmentation des salaires. Le patronat a affirmé Lakuntza, “n’a pas bougé de place, ni hier ni durant la dernière décennie”.

En ce sens, lors d’une interview à Radio Vitoria, il a reproché au Lehendakari Urkullu de s’être érigé dans la pratique en “porte-parole du patronat” en affirmant que celui-ci a fait tout son possible, que c’est celui que souhaite le moins ces circonstances et en accusant les syndicats de manque de volonté de dialogue.

Lakuntza considère inadmissible qu’un Lehendakari se situe si distant des problèmes de milliers de travailleurs et travailleuses : “Il manifeste un manque de sensibilité sociale inquiétant”. Les déclarations d’Urkullu prouvent “sa relation étroite avec le patronat ; le fait de se réunir uniquement avec une des parties fait que l’on adopte son discours”.

Le secrétaire général de ELA a rappelé que “nous sommes les travailleurs et travailleuses qui ont le plus besoin d’un accord ; affirmer le contraire n’a pas de sens. Les gens qui sont dans les pires conditions sont ceux qui ont besoin d’une convention actualisée qui vise à assurer de meilleures conditions”.