30 Janvier, une journée historique

07/02/2020
La réponse à l’appel à la grève eu une grande réponse au Pays Basque. Les mobilisations ont été massives dans les principales villes, rassemblant environ 145.000 participants (Bilbao 50.000, Saint-Sébastien 5.000, Vitoria 25.000, Pampelune 20.000, et des manifestations importantes ont eu lieu dans de nombreuses localités).

La grève du 30 janvier a eu un impact croissant pendant la journée au Pays Basque. Si en début de journée le suivi dans le secteur de l’industrie pouvait être qualifié de très ample, on constatait dans la matinée que l’Éducation et le reste des services publics ainsi qu’une bonne partie du commerce s’unissaient à la grève convoquée pour exiger “travail, pensions et vies dignes”.

 

La réponse importante obtenue par l’appel à la grève générale a démontré qu’elle était nécessaire et a mis en lumière qu’une partie importante de notre société se sent identifiée avec ses raisons et ses revendications. La grève a réussi à agglutiner des milliers de personnes qui ne se sentent pas représentées par l’image de l’oasis basque. Le 30 janvier a été la preuve évidente qu’il existe un Pays Basque qui revendique, qui lutte, qui ne se laisse pas leurrer par le discours officiel qui vend que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles. L’augmentation de l’inégalité dans un cycle de croissance économique génère une indignation qui s’est matérialisée en grève générale, expression politique.

 

Plus de 145.000 personnes participaient aux manifestations du matin dans les 4 capitales (Bilbao, Saint-Sébastien, Vitoria et Pampelune). Il faut ajouter d’autres manifestations tenues pour la première fois dans différentes communes et celles de l’après-midi – plus de 100- qui ont été aussi massives. Rappelons que la grève a été soutenue par des concentrations solidaires dans l’ensemble de l’État et par de nombreuses manifestations de solidarité internationale.

 

Le résultat de la grève générale, convoquée par la majorité syndicale du Pays Basque et par les organisations sociales, montre bien que les alliances ont un potentiel indiscutable. Le 30 janvier a été une journée historique qui restera ancrée dans la mémoire des milliers de travailleurs et travailleuses qui avons suivi la grève, celle des milliers de retraités qui sont descendus dans la rue et dans la mémoire des milliers de sympathisants des mouvements féministe, écologiste, LGTBIQ+ ou antiraciste, entre autres.

 

Lamentablement, une fois de plus, force est de dénoncer que la répression contre les grévistes a été disproportionnée. Des centaines de grévistes ont été interpellés et le piquet de grève féministe a été l’objet de dures interventions policières et dix personnes ont été mises en détention.

 

DONNÉES DE LA GRÈVE PAR SECTEURS

 

En ce qui concerne l’industrie de nombreuses grandes entreprises du secteur industriel ont suivi totalement la grève. Par example dans entreprises comme CAF, Arcelor-Mittal, Siemens-Gamesa, Thyssenkruup or Unilever la grève a été suivi ou moins par le 70% des travalleurs/euses. Par ailleurs, de nombreuses coopératives industrielles ont suivi totalement la grève ainsi que de nombreuses PME mobilisées par la précarisation croissante du travail, une précarisation très fréquente dans les petites entreprises. Nous pouvons conclure que dans la plupart des entreprises il y a eu un arrêt du travail significatif, d’au moins 30%.

 

En ce qui concerne le secteur public, où il faut souligner qu’en général le travail éventuel est de plus d'un tiers et que les services minimums établis conditionnent totalement le droit à la grève, ont peut dire que la grève a été largement suivie. Certains exemples ont été constatés en éducation, santé, les résidences, le transport et les médias, entre autres. Dans le secteur de l’éducation publique, par exemple, où l'arret a touché plus de 80% des centres d’éducation, le suivi général de la grève a dépassé 60%. Dans le cas des centres subventionnés par l’État, l’arrêt du travail a dépassé 70%. Dans le secteur des soins primaires de la santé Publique la grève a été générale à conséquence de la grave situation de travailleurs et travailleuses. Il faut aussi souligner le cas des résidences du troisième âge où plus de 90% des travailleuses qui avaient garanti leur droit à la grève, l’ont suivie dans ce cas, et surtout à Guipúzcoa où les travailleuses sont en grève depuis 200 jours pour la négociation de la convention du secteur.

 

Dans le secteur des services privés, le suivi de la grève a été très significatif, supérieur par example à 70% dans le cas des cantines scolaires. Le suivi de la grève a été aussi important dans le secteur du nettoyage des voiries, des bâtiments et locaux, dans les secteurs sous-traités de l’administration publique, dans le commerce, bureaux ainsi que dans les ports de Bilbao et Pasajes qui ont répondu massivement à l’appel à la grève.