Dans le secteur du nettoyage les femmes perçoivent 35% de moins que les hommes dans la CAPV

15/11/2018
ELA entend que cette différence salariale n’est pas le fruit du hasard et qu’elle répond à une raison de genre exclusivement. Les secteurs les plus féminisés sont ceux qui reçoivent les pires salaires et des contrats précaires (contrats à temps partiel), entre autres différences. Dans le secteur du nettoyage, les différences salariales peuvent supposer parfois de 3.500 à 6.000 euros de différence en fonction de conventions et des territoires, ce qui signifie 35% de moins de salaire.

Conformément aux dernières données dont nous disposons, dans la CAPV les femmes gagnent en moyenne 7.552 euros de moins que les femmes, c’est à dire dans certains cas une différence qui atteint parfois de 3.500 à 6.000 euros en fonction des conventions et des territoires, ce qui signifie 35% de moins de salaire.

Durant des années, des avancées se sont produites dans le secteur du nettoyage. Il y a longtemps les femmes luttaient pour l’établissement des 35 heures de travail dans le secteur du nettoyage et elles y parvenaient. Ensuite, pour certaines sous-traitances dépendant de l’administration on arrivait à des processus d’équivalence salariale comme dans le cas des services de nettoyage d’Osakidetza, les services de Diputación et dans certaines mairies. Des objectifs qui, en son jour, semblaient très difficiles à atteindre.

Pour ELA le moment est venu d’aller plus loin. Nous voulons mettre au centre de la revendication dans ce secteur, l’élimination de la fracture salariale existante entre des secteurs qui réalisent le même travail. ELA entend que cette différence de salaires existante n’est pas fruit du hasard et qu’elle répond exclusivement à une discrimination de genre. Les secteurs les plus féminisés sont ceux qui reçoivent les pires salaires et des contrats précaires (contrats à temps partiel), entre autres différences. À notre avis, cette inégalité salariale constitue un grave problème politique. À l’origine se trouve la ségrégation du travail par genre, la distribution injuste de la richesse et, bien souvent, les politiques budgétaires de coupes.

Dans les secteurs dépendants de l’administration nous avons un exemple très clair : d’une part, un secteur 100% en sous-traitance de l’administration, masculinisé, comme le nettoyage de voieries et, de l’autre, les sous-traitances de services de nettoyage de bâtiments et locaux. Les deux sont sujets à des cahiers des charges et à marché public où la responsabilité ultime est celle des administrations et où les différences de salaire sont évidentes tout comme celle de contrats (beaucoup de partialité dans le cas des femmes) et même de ségrégation par catégories (dans des secteurs féminisés, les hommes occupent toujours les catégories les plus élevées : spécialistes, responsables…). Nous parlons de différences de salaires qui, dans certains cas, peuvent représenter aller de 3.500 à 6.000 euros, en fonction de conventions et de territoires.

L’article 14 de la Loi Organique 3/2007 relative à l’égalité établie que des critères généraux relatifs à l’action des pouvoir publics devront, entre autres, éviter la ségrégation professionnelle et éliminer les différences de salaires. C’est pourquoi, ELA a amené la revendication de l’élimination de la fracture salariale à la négociation de Limpiezas de Diputación de Gipuzkoa et nous y sommes arrivés. Les travailleuses perçoivent maintenant un salaire de 23.183 euros, le même que celui des travailleurs du service de voirie Gipuzkoa.

Les travailleuses qui nettoient les installations des commissariats et celles des tribunaux de Gipuzkoa sont en grève depuis plus d’un mois pour atteindre le même objectif : 23.183 euros de salaire. Nous allons revendiquer la même chose pour les commissariats et les tribunaux de Biscaye. Nous avons présenté notre proposition au département en charge de la Sûreté qui élabore en ce moment les cahiers des charges.

Nous demandons au Gouvernement basque d’être cohérent avec ses manifestations réalisées après le succès de la grève du 8 mars, lorsqu’il affirmait qu’il souscrivait les objectifs de la grève mais ne partageait la grève. Nous entendons que l’administration doit s’impliquer dans ce grave problème et passer des paroles aux actes. Il faut absolument marquer des références en positif.

Cette année, et pour l’année qui vient, nous avons de nombreuses tables de négociation ouvertes dans le secteur du nettoyage. En plus de celles citées nous avons en marche celle des services de nettoyage de la Diputación de Biscaye, services de nettoyage d’Osakidetza, ceux des centres d’éducation et du nettoyage de centres de travail dans beaucoup de communes de la CAPV. L’Administration va avoir énormément d’occasions de démontrer qu’elle mise réellement sur l’égalité réelle.

ELA veut marquer de nouvelles références dans la négociation collective, veut incorporer l’analyse et les réclamations de genre. Pour ce faire, nous allons entreprendre une campagne dans le secteur du nettoyage pour atteindre au moins les 23.183 euros ce que perçoit déjà un autre secteur qui appartient aussi au monde du nettoyage, dépend 100% de la sous-traitance publique et dont les effectifs sont essentiellement formés par des hommes.