Des milliers de personnes exigent la dérogation des réformes du travail et de la négociation collective en Euskal Herria, Catalogne et Galice

07/04/2021
Des milliers de militants de ELA se sont manifestés dans les capitales des quatre territoires de Hego Euskal Herria rassemblés sous le slogan “Sarraskiari STOP; lan erreformak derogatu. Ne nous vendez pas à Madrid”. Des mobilisations semblables se tenaient, simultanément en Galice et en Catalogne dans le cadre de la campagne conjointe lancée par les syndicats ELA, CIG et Intersindical pour inciter la dérogation des réformes du travail et de la négociation collective au Congrès des Députés, à Madrid.

Les trois syndicats ont décidé de descendre dans les rues pour empêcher les licenciements collectifs qui peuvent découler de la fin des licenciements collectifs temporaires et ceux qui pourraient arriver après la pandémie, et pour revendiquer le droit de négocier les conventions dans leurs pays respectifs. “L’emploi et les conditions de vie de milliers de personnes sont en jeu” assurait le secrétaire général de ELA durant son intervention après la manifestation de Bilbao. C’est la raison pour laquelle Mitxel Lakuntza a réclamé aux forces politiques basques –PNV et EH Bildu– qu’elles utilisent leur influence à Madrid pour obtenir la dérogation des réformes du travail et de la négociation collective approuvées entre 2010 et 2012, sous les gouvernements de Zapatero et de Rajoy. Lakuntza a exprimé sa crainte que, malgré les promesses et avec l’excuse de la pandémie, la dérogation des réformes ne s’approuve pas ; des réformes qui, loin de créer de l’emploi ont rendu précaire celui qu’il y a. Il a aussi montré son inquiétude par rapport au dénouement des conversations que maintiennent à Madrid les syndicats de l’État, UGT et CCOO, avec le patronat et le gouvernement espagnol.

Concernant ce qui se passe chez nous, le secrétaire Général de ELA a critiqué la politique économique et du travail du Gouvernement basque, « L’emploi n’est pas une priorité pour l’exécutif de Vitoria. À titre d’exemple nous avons ce 40% de travail éventuel parmi ses effectifs directs ou les 24.000 postes de travail détruits par la pandémie, 10.000 d’entre eux dans l’hôtellerie. Et tout cela ne suscite que le silence de la ministre Tapia quand des entreprises à bénéfices laissent dans la rue des centaines de travailleurs et travailleuses”.

Dans ce contexte, Lakuntza a défendu la grève comme un droit fondamental de la classe travailleuse. “La grève est un instrument de lutte. C’est une honte que le PNV coïncide avec le PP et VOX pour exiger que les peines de prison soient maintenues pour les piquets de grève. En ce sens, je tiens à manifester notre soutien et notre solidarité avec les centaines de travailleurs et travailleuses en lutte pour leurs emplois dans des entreprises comme Tubacex, Aernova, ITP, Gestamp, Alestis, Zara…”.

Finalement, Lakuntza a expliqué que la mobilisation conjointe avec les syndicats CIG, de Galice, et Intersindical, de Catalogne est le fruit d’un problème partagé : en finir avec une réforme du travail qui permet des licenciements collectifs sans pratiquement en justifier les raisons et qui nous empêche de négocier nos conventions dans nos pays respectifs.

Les trois syndicats coïncidaient pour exiger aux forces souverainistes de leurs territoires respectifs de défendre à Madrid les intérêts de la classe travailleuse, “Dans notre cas, il faut actuellement le vote de EH-Bildu et du PNV pour obtenir des majorités qui permettent de matérialiser des lois au Congrès. C’est la raison pour laquelle nous leur demandons de ne pas nous vendre: ni pour des accords vides de sens, sans engagements concrets, ni pour l’enterrement de voies ferrées, ni pour 25 km d’autoroute. Nous faisons appel au PNV et à EH BILDU pour qu’ils assument comme priorité les conditions de travail et de vie des gens”.