ELA atteint un accord historique qui met fin à la grève des résidences, la plus longue de l’histoire de la Biscaye

02/11/2017
La convention reprendra les revendications des travailleuses : 35 heures hebdomadaires, une augmentation de salaire de plus de 140 euros mensuels et 100% du salaire en cas d’arrêt de travail pour cause d’accident ou de maladie professionnelle. Des représentantes de ELA ont souscrit un accord aujourd’hui, vendredi 27 octobre, avec les trois patronales du secteur (Gesca, Lares et Elbe) un accord qui met fin à la grève que les travailleuses des résidences de Biscaye maintenaient depuis plus de deux ans. Après la signature de l’accord au Conseil des Relations Professionnelles et au vu de la position favorable des déléguées dans les assemblées des derniers jours, les travailleuses ont décidé de mettre fin à la grève.

Communiqué des travailleuses :

ELA tient avant tout à féliciter les travailleuses des résidences qui ont été un exemple de lutte tout au long d’un conflit dur et difficile. Notre fermeté et nos convictions ont permis de surmonter des obstacles importants, en particulier un décret de services minimums abusif visant à gagner les grévistes à l’usure et à rendre le conflit invisible.

Il s’est agi d’une grève de femmes et nous pensons sincèrement qu’elle a marqué une page de l’histoire du mouvement syndical. Plus qu’un conflit professionnel, cette grève a aussi signifié une lutte sociale et féministe car nous avons avancé vers la dignification des travaux relatifs aux soins. En ce sens, nous sommes absolument reconnaissantes des multiples manifestations d’appui reçues pendant le conflit et, tout particulièrement, envers l’association de familles Babestuz, avec laquelle nous continuerons à travailler pour améliorer la qualité de l’assistance dans les résidences de Biscaye.

L’accord reprend les principales revendications présentées au début du conflit telles que les 35 heures de travail hebdomadaires, le salaire minimum de 1.200 euros, des améliorations des couvertures en matière d’arrêts de travail et d’actualisation des compléments salariaux..

Plus précisément, l’accord reprend que :

- La convention sera en vigueur jusqu’en 2020 et représentera une amélioration de nos conditions salariales et de journée de plus de 20%.

- L’augmentation salariale sera de plus de 140 euros mensuels applicables à partir de septembre 2017 et avec une augmentation linéaire mensuelle de 40 euros en 2017 et 2018 ; une augmentation de 45 euros par mois en 2019 et une augmentation linéaire de 55 euros mensuels en 2020.

- Une réduction progressive du temps de travail de presque 200 heures. Nous passerons de 1.698 heures de travail (15 d’entre elles consacrées à la formation) à 1.517 heures (20 pour la formation). Nous avons obtenu les 35 heures hebdomadaires mais aussi la reconnaissance pour toutes les travailleuses du droit à la pause casse-croûte comme temps de travail effectif. Cette réduction de journée supposera le recrutement de davantage de travailleuses dans les centres et l’amélioration de la qualité des soins portés aux usagers et usagères de ces services.

- Cette convention représente aussi l’acceptation de la non-pénalisation économique en cas d’accident professionnel ou de maladie professionnelle, et par conséquent la perception de 100% du salaire dans ces cas. Le complément de salaire pour travail réalisé pendant le week-end augmente de 1,70 à 2,75 euros, tout comme les compléments pour travail nocturne.

Nous avons aussi obtenu le maintien de toutes les clauses anti-réforme pour lesquelles nous avons lutté dans la convention précédente, des clauses qui avaient motivé le refus de Cebek de signer l’accord.

Le 1 mai dernier nous disions, après plus de 250 jours de grève que le système nous voulait soumises et en silence et qu’il avait mis en place tous les instruments à sa portée pour que nous fassions marche arrière. : nous étions accusées de maltraiter les usagers des résidences, des camarades de lutte ont été licenciées, nous avons été traitées comme des citoyens de seconde catégorie, des subalternes, manipulables, sans initiative ni capacité de décision. En définitive, on nous manquait de respect. Mais nous étions très conscientes, alors et maintenant que cela formait partie d’une intention ferme : nous faire céder à leur chantage.

Mais nous avons dit non, ; nous n’allions pas accepter le rôle qu’ils nous avaient attribué, nous n’allions par céder au chantage de la Députation ni au chantage de ses entreprises amies ; nous avions rompu le silence et la soumission ; nous n’aurions de cesse de voir nos conditions de travail dignifiées tous comme les conditions de vie des personnes usagères des résidences.

Et aujourd’hui, après beaucoup de souffrances, beaucoup de nuits d’insomnie et des dizaines de manifestations et concentrations nous pouvons dire haut et clair, très fières de nous, que nous avons réussi à ne pas céder au chantage et que nous avons obtenu une grande victoire syndicale, sociale, un grand progrès dans l’émancipation de la classe travailleuse de ce pays.