ELA exige au gouvernement de la Russie l’arrêt de la guerre et exhorte à la négociation et à la voie diplomatique pour la surmonter

14/03/2022
Face au drame qui se déroule devant nous, ELA tient à manifester sa solidarité envers toutes les victimes de cette guerre, en particulier les civils qui subissent cette tragédie. Nous exhortons aussi à la solidarité envers les réfugiés qui sont plus de deux millions maintenant. Toutes les personnes qui fuient de toutes les guerres ont besoin de politiques d’accueil de la part de l’Europe, une obligation légale d’hospitalité et de protection qui ne peut dépendre de l’origine ou de la nationalité des victimes.

 

ELA considère que face à l’absurdité de cette guerre les solutions politiques doivent s’imposer. La construction et la consolidation de la paix entre les peuples requièrent de volonté et de dialogue. Il est urgent de donner la première place à la diplomatie et aux accords politiques pour garantir la fin de la guerre. Le respect des droits des peuples et des droits de l’homme doit toujours prévaloir. L’invasion et l’occupation du territoire ukrainien doivent terminer et il faut céder le pas à la négociation politique.

ELA rejette absolument la décision unilatérale et illégitime du Gouvernement de la Russie d’envahir l’Ukraine et exige l’arrêt immédiat de la guerre, sans négociation. En outre, le syndicat rejette la tentative des gouvernements et des médias dominants de cacher les antécédents qui ont contribué à cette situation de guerre, comme, entre autres, le non-respect des accords après la dissolution de l’URSS, le coup d’état de 2014 en Ukraine, la politique autoritaire et antirusse des gouvernements ukrainiens ou la guerre ouverte dans les territoires du Donbass.

Il ne faut pas cacher non plus la responsabilité de l’OTAN dans ce conflit. Ces dernières décennies, cette Alliance a contribué à l’augmentation de la tension avec son expansion militaire. L’exigence de la parte de la Russie d’un espace de sécurité a été assumée à l’échelle internationale. C’est la raison pour laquelle une marche arrière de l’expansion de l’OTAN par les pays voisins doit être un des points incontournables dans la négociation politique.

Le droit à la libre détermination des peuples doit être respecté, en Ukraine aussi. Ni l’imposition militaire, ni le dogme de l’intégrité territoriale ne doivent empêcher que, de manière libre, pacifique et démocratique, les peuples choisissent leur articulation interne et leur place dans le concert international. Nous devons rappeler que les territoires du Donbass vivent un conflit depuis des années, un conflit délibérément oublié par l’Occident et l’Europe, qui a coûté la vie de plus de 20.000 personnes.

ELA dénonce la dérive militariste de certains gouvernements de l’Union Européenne et de la propre UE. Il ne défend pas les sanctions économiques qui aggravent la souffrance des classes populaires et de la classe travailleuse en augmentant leur pauvreté et leur vulnérabilité. Le syndicat n’approuve pas non plus les deux poids deux mesures qu’appliquent les gouvernements face aux différents conflits en cours sur la planète.

Face à la désinformation très grave, ELA revendique les libertés basiques telles que la liberté de presse et celle de manifestation. L’ensemble de la société a besoin de connaître les faits, les contextes, les causes et les conséquences des conflits. Les coactions infligées par les gouvernements aux médias et journalistes d’une autre corde que la leur sont inacceptables. C’est pourquoi nous exigeons la libération immédiate du journaliste basque Pablo González, détenu en Pologne. Nous dénonçons aussi la répression et l’arrestation de milliers de personnes en Russie qui protestent contre la guerre ces jours-ci. L’engagement et la détermination pacifistes de ces personnes et groupes représentent un message d’espoir et une référence mondiale pour la résolution de ces conflits.

ELA, répète par conséquent son appel à freiner l’escalade militaire et à l’arrêt immédiat des hostilités. Il faut mettre fin à toutes ces ingérences externes en Ukraine. Nous ne pouvons assumer comme quelque chose de naturel que les grandes puissances établissent par la violence militaire et économique ce qu’elles appellent leurs “zones d’influence”. C’est pourquoi tous les acteurs impliqués dans le conflit doivent mettre fin aux actions armées et entamer des processus réels de dialogue.

Il faut mettre fin à la guerre en Ukraine et à d’autres conflits armés oubliés, comme ceux du Yémen, de la Syrie, de l’Éthiopie, du Sahara Occidental ou celui de Palestine. L’humanité devrait centrer tous ses efforts sur les grands défis de civilisations qui sont bien réels comme le changement climatique, résultat de l’action humaine, et les énormes inégalités, au lieu de s’acharner à la guerre.