ELA exige aux institutions de refuser les fonds européens conditionnés par des coupes aux pensions et par ne pas reculer dans les réformes du travail et de la négociation collective

18/12/2020
Mitxel Lakuntza, Secrétaire Général, et Mikel Noval, responsable de l’Action Sociale, exigent aux institutions qu’elles se référent aux fonds européens qui vont arriver en précisant et expliquant qu’ils seront accompagnés de coupes parce qu’ils sont pensés pour consolider et perpétuer le modèle néolibéral actuel lancé par les entreprises transnationales. “Les fonds européens sont devenus un instrument pour discipliner les politiques des gouvernements qui se sont portés candidats à ces fonds”. Dans ce contexte, le syndicat considère inacceptable l’orientation des fonds européens, exige aux institutions qu’elles refuse tout fonds qui serait accompagné de coupes aux droits du travail et sociaux et insiste sur le besoin d’un changement radical de l’orientation du modèle européen.

 

ELA affirme qu’il faut éliminer urgemment les règles de stabilité budgétaire (suspendues uniquement pour 2020 et 2021 et qu’il est prévu de réinstaurer à partir de 2022, ce qui supposerait des coupes budgétaires extrêmement fortes pour prioriser le paiement de la dette) augmenter substantiellement les impôts aux revenus élevés, aux entreprises, aux patrimoines et au capital et garantir les postes budgétaires nécessaires pour satisfaire aux grands besoins existants en matière de protection sociale, services publics et politiques d’emploi.

En conférence de presse offerte aujourd’hui, ils ont expliqué que les critères qui gouvernent la distribution des fonds européens spécifient clairement que pour y aspirer il faut se soumettre à une série de réformes à appliquer, entre autres, aux pensions, aux réformes du travail ou celles visant à la nommée “unité de marché”.

Ils ont aussi souligné que les fonds européens sont essentiellement orientés au financement de projets déjà en marche d’entreprises multinationales et pas pour que les institutions financent les politiques sanitaires, éducatives, de soins, de prestations sociales ou pour l’emploi desquelles les énormes carences ont été mises en évidence pendant la crise sanitaire, sociale et économique actuelle.

Les décisions adoptées pendant les dernières semaines (telle l’approbation au Conseil Européen des dotations budgétaires pour les 7 années à venir) confirment ce que le syndicat a dénoncé en son jour. Le gouvernement de Pedro Sanchez négocie maintenant à Bruxelles les réformes qu’il va entreprendre et il le fait de manière clandestine, sans rendre publics les documents sur lesquels se base cette négociation. Ce qui est su c’est que l’Union Européenne et les gouvernements de cette Union ont conditionné toute démarche relative à l’assignation des fonds à la matérialisation de réformes des pensions, du travail et de l’unité du marché.

En outre, le Gouvernement espagnol a indiqué qu’il rendra publics en janvier les projets auxquels il prétend destiner les fonds européens. Au préalable (en décembre) le Gouvernement Basque et le Gouvernement de Navarre rendront publique leur proposition mais ce sera le gouvernement de Pedro Sánchez qui adoptera la décision sur les fonds, de manière unilatérale.