Inégalité salariale, un mal pandémique

03/03/2021
Le 22 février sera la Journée européenne de l’égalité salariale. Aujourd’hui l’inégalité salariale est encore un phénomène qui traverse notre société. Les femmes recevons encore des salaires plus bas que ceux des hommes pour un travail de même valeur. Et aujourd’hui encore les professions, les secteurs et les postes de travail occupés par des femmes ne reçoivent pas la même reconnaissance sociale, et par conséquent économique, que ceux occupés par des hommes.

La division sexuelle du travail définit les travaux considérés “masculins” et les “féminins” avec une claire sous-estimation de ces derniers. Il en résulte que le montant de l’écart annuel entre les salaires dépasse 7 500 euros, un pourcentage fort, de plus de 24% d’écart de salaire.

Nous avons besoin, une fois pour toute, de politiques et d’initiatives efficaces contre l’écart de salaire, des mesures qui dépassent le plan formel ou les solutions superficielles. Malgré des changements législatifs en la matière ces dernières années (RDL 6/2019, 901/2020 et 902/2020, par exemple), les entreprises et les administrations maintiennent l’écart de salaire. Souvent il est même difficile d’appliquer la loi dans toute son ampleur, à cause des mesures et des mécanismes formels d’égalité qui ciblent trop souvent le “blanchiment violet”.

Comme premier pas, il faut faire appliquer les lois et normes contre la disparité salariale, dans les entreprises privées, bien évidemment, mais aussi dans les administrations publiques. De fait, ceux qui publient les lois et les normes pour l’égalité reproduisent souvent ces inégalités en interne.

Nous sommes à une époque de promotion de la privatisation des services publics et de nombreux services que l’administration publique recrute en sous-traitance, sont féminisés et précarisés. Un exemple en sont les résidences du troisième âge, les services d’entretien et nettoyage ou les cantines scolaires, entre autres. L’administration qui devrait servir d’exemple est donc devenue cause de disparité salariale tandis que les responsables de ce type de politiques parlent, sans pudeur, d’égalité et de féminisme.

Depuis le syndicat ELA nous affrontons au quotidien l’écart salarial au moyen de la négociation collective féministe. Dans divers centres et secteurs de travail, des conflits autour de écart salarial sont suscités et nous avons déjà remporté plusieurs triomphes. À titre d’exemple, nous avons réussi à éliminer la disparité de salaires qui existait entre les travailleuses de l’entretien et nettoyage des dépendances municipales de Zarautz et les travailleurs de l’entretien des voiries (secteur masculinisé). Auparavant nous avons eu d’autres expériences similaires : en 2019 les travailleuses du secteur de l’entretien et nettoyage sous-traité par la mairie de Elorrio obtenaient une augmentation de salaire de 20,76% après 5 mois de grève ; la même année, après 280 journées de grève, les travailleuses de l’entretien et nettoyage des tribunaux et commissariats de Guipuzcoa réussissaient à réduire l’écart de salaire de 70% par rapport au salaire perçu par les travailleurs de l’entretien des voiries. Et n’oublions pas le collectif du secteur du nettoyage sous-traité par l’UPV et le département d’Éducation qui sous le slogan “À travail égal, salaire égal!” descendait dans les rues pour dénoncer l’écart de salaire de 13% qu’elles subissaient.

Le syndicat ELA se maintiendra en première ligne de la lutte contre l’écart de salaire pour organiser les travailleuses dans les différents secteurs et centres de travail et en finir avec l’écart salarial. Nous continuerons, à la fois, à exiger aux institutions publiques l’exercice effectif leurs responsabilités et obligations, pour ne plus être complices de cette injustice, et la création de mesures effectives contre la disparité de salaire. Nous insisterons jusqu’à ce que les institutions mettent en œuvre des politiques féministes et réelles; jusqu’à en finir avec les inégalités salariales.