La mobilisation ouvre la voie à la lutte contre l’inégalité et la pauvreté

11/05/2018
Des milliers de personnes- à peu près 14.000- ont répondu le Premier mai à l’appel aux mobilisations de ELA pour revendiquer que personne n’est de trop ici. Cette année le rendez-vous était double, à Bilbao et à Pampelune, et de nouveau il agglutinait des foules qui décidaient de se mobiliser pour les droits de la classe travailleuse.

Avant les actes principaux, ELA a tenu à envoyer un message de solidarité aux proches de la femme assassinée ce week-end à Donibane Garazi, victime de la violence machiste et à la femme qui a été violée pendant la célébration des San Fermines de 2016. Le message insistait sur le fait qu’il s’agit d’une femme deux fois violée; la première pendant les San Fermines et la seconde lors de la sentence connue la semaine passée.

L’acte de Bilbao commençait à 11h45, au Sagrado Corazón. Le Secrétaire général, Adolfo Muñoz, soulignait que pour ELA cette journée du Premier mai était différente des précédentes. “Il y a des choses qui ne changent pas mais d’autres si, et ces dernières, celles qui changent, génèrent et soulèvent l’enthousiasme de ceux qui luttent pour une société plus juste. Nous parlons de la mobilisation sociale et syndicale : la journée du 8 mars, les mobilisations des personnes retraitées et les luttes des travailleurs que nous menons. ELA est présente dans toutes ces luttes”.

“Les luttes syndicales de cette dernière année ont deux caractéristiques importantes. La première, que nous sommes les acteurs de grèves offensives que nous sommes en train de gagner. Et la seconde, que la patronale, tant publique que privée, ne cède que devant la force syndicaliste. De nombreux conflits: dans des secteurs, résidences de Biscaye, Carreteras de Gipuzkoa, aide à domicile de Biscaye, intervention sociale de Araba, locaux et parcs des sports de Araba, gestion sportive de Navarre, enseignement public et privé conventionné de la Communauté Autonome du Pays Basque… Et dans des entreprises: Musée des Beaux Arts de Bilbao, Eulen Palais Euskalduna, Orchestre Symphonique d’Euskadi, Tolosaldea Bus, Alfa Precisión, parc des sports Erandio, OTA Bilbao, Fonditions Ur Artea (discrimination d’immigrants), H&M Bizkaia, Productos Tubulares...”

“ELA félicite ceux qui luttent et souligne la présence de femmes dans ces luttes. Nous tenons à signaler le conflit des résidences de Biscaye parce qu’on y retrouve de nombreux éléments qui aident à comprendre ce qu’est ELA. Nous sommes les invités de nombreux endroits de l’État et d’Europe aussi, pour raconter comment nos camarades ont vu leur lutte couronnée de succès. Il s’est agi d’une lutte syndicale et féministe exemplaire car il s’agissait de dignifier les soins. Nous devons donner toute sa valeur à ce qu’elles ont fait. Ces femmes sont une référence et ELA en est une aussi pour le travail que nous faisons dans les secteurs féminisés. Ce genre de lutte n’existe pas ailleurs”.

Muñoz a reconnu cependant qu’il y a des choses qui n’ont pas changé. “Ils ne veulent pas changer les politiques qui augmentent la pauvreté, l’exclusion et l’inégalité. PNV et PP priorisent la stabilité -parole fétiche- des politiques néolibérales parce qu’ils les partagent. PP, PNV et PSE-EE partagent les politiques néolibérales. Et si le cas se présente, ils le font avec Cs. Peu importe si l’État est en pleine involution à tous les niveaux. Ils priorisent ce qu’ils appellent “stabilité” pour, s’étayant les uns et les autres, appliquer les politiques d’ajustement et les coupes là où ils ont les compétences. Pour ce faire, le PP donne de la stabilité au PNV qui lui rend la pareille. Ils se donnent de la stabilité parce qu’ils partagent les politiques qu’ils appliquent”.

Cette année la guerre contre la pauvreté a été le thème principal choisi par le syndicat. En effet, les personnes qui sont en risque de pauvreté sont à chaque fois plus nombreuses. Le secrétaire général de ELA a voulu mentionner l’Initiative Législative Populaire qui va développer la Charte des Droits Sociaux d’Euskal Herria, et a assuré l’appui total du syndicat. “Il est très difficile de défendre des prestations sociales dignes avec des salaires bas et on ne peut pas parler de salaires dignes si, en diminuant les prestations sociales, on oblige nos gens à accepter des contrats de misère. Tous les néolibéraux le savent, ce de notre pays et ceux d’ailleurs”. Après l’acte commémoratif, une manifestation a parcouru la Gran Via pour finir sur la Place Circular.

À Pampelune, l’acte commençait à 12h00. Une manifestation qui partait de la Plaza de la Cruz terminait à la Place de la Mairie où on analysait la conjoncture syndicale, sociale et politique de la Navarre. Mitxel Lakuntza, responsable de ELA en Navarre a voulu aussi souligner que cette année la lutte et la mobilisation syndicales ont été porteuses de bonnes nouvelles.

“Il y a la grève du 8 mars, les mobilisations des retraités, les luttes professionnelles… Les gens qui ont subi de plein fouet la crise la plus dure se rendent compte que la croissance annoncée est un leurre. La mobilisation sociale et syndicale est une grande nouvelle que nous devons célébrer. Nous affirmons avec orgueil que le syndicalisme revendicatif est vivant, très vivant. Il n’y aura pas de changements sans mobilisation”.

Fête et revendication. Le Premier Mai est une journée de revendication, mais c’est aussi un jour de fête. Une journée pour réclamer l’orgueil d’appartenir à la classe travailleuse. C’est pourquoi après les actes de midi, des repas populaires étaient organisés à l’ Arenal de Bilbao et au fronton Labrit d’Iruñea. Après le repas la fête a continué. Gora langileon borroka!