Le Patronat et le Gouvernement basque partagent la stratégie de destruction des salaires
Leire Txakartegi, Marikruz Elkoro, Igor Eizagirre et Unai Martinez, responsables du Comité exécutif et des fédérations, sont également intervenus aux côtés du secrétaire général de ELA. Ils évoquent entre autres la Campagne que mène le syndicat contre la précarité sociale et du travail, et l’ILP contre la sous-traitance qui a été rejetée hier au Parlement baque.
De son côté, Muñoz insiste sur le fait que la misère qui caractérise le monde du travail génère aujourd’hui une société appauvrie, et qu’il est “ impossible de maintenir un niveau de pensions dignes avec des salaires misérables ". Il critique les réductions imposées par le Gouvernement d’Urkullu pour ajuster le déficit avec une chute des revenus de 500 millions d’euros. Les compressions et réductions salariales ont lieu dans de multiples contrats publics. "Nombreux sont les travailleurs et travailleuses qui sont contraints de travailler dans des conditions d’exploitation. Ils sont payés 5 € de l’heure", a-t-il souligné.
Muñoz a également fait référence à l’étatisation de la négociation collective et à ses effets. Il souligne en effet que, pour diverses raisons, l’étatisation de la négociation collective est rentable pour le patronat et pour le Gouvernement basque, puisqu’elle permet d’imposer de lourdes réductions salariales.
Il a expliqué qu’en matière d’étatisation, le PNV a su jouer, par le passé, des rôles beaucoup plus dignes. “ Aujourd’hui, malheureusement, ils encouragent la dévaluation des salaires. C’est la raison pour laquelle ils soutiennent et appliquent l’étatisation “.
En 1994, le PNV avait en effet combattu -avec ELA- contre une précédente tentative d’étatisation. Nous avions réussi, et avions su apprécier leur positionnement. Aujourd’hui, 22 ans après, ce n’est pas qu’ils ne défendent plus la même approche, c’est qu’ils ont directement misé sur l’application en Euskal Herria de ces mauvaises conventions".
Dans son intervention, Muñoz a insisté sur le nécessaire renforcement du syndicat, pour que celui-ci puisse être efficace dans les entreprises, en matière de combats sociaux et d’influence politique. "Sans force et affaiblis, nous ne sommes rien. Au-delà de la dénonciation de cette réalité, nous ne serons jamais efficaces si nous n’avons pas une base effective dans les entreprises. Il faut doter le syndicat de valeur, et c’est nous qui devons le faire” a-t-il souligné.