Le processus d’appauvrissement s’accélère. Des propositions d’ELA pour affronter cette crise

13/09/2022
L’appauvrissement et les inégalités sociales augmentent. ELA défendra les salaires, une réforme fiscale et le contrôle de prix. Le secrétaire général, Mitxel Lakuntza, accuse la patronale de vouloir dévaluer les salaires par le biais du blocage des négociations dans les conventions.

ELA présentait le 13 septembre dernier son analyse de la conjoncture économique et son secrétaire général dénonçait que face au processus d’appauvrissement de la classe des travailleurs qu’encourage la patronale, soutenue par le Gouvernement Basque et celui de Navarre, ELA va défendre le contrôle des prix, l’augmentation des impôts sur les bénéfices et le capital et l’augmentation des salaires au moins au rythme de l’IPC. Lakuntza a réalisé ces affirmations en se basant sur les données du document présenté par Mikel Noval (responsable du Cabinet d’Études de ELA) et sur les propositions concrètes énumérées par la responsable de l’Action Sociale, Leire Gallego.

Dévaluation salariale

Mikel Noval a assuré que le processus d’appauvrissement de la majorité de la population s’accélère, comme le démontre le document présenté. Tandis que les salaires, les pensions et les prestations sociales perdent de leur pouvoir d’achat, les entreprises augmentent leurs bénéfices, en particulier les grandes entreprises, comme le montrent les données de l’IBEX 35. “Ces entreprises ont battu tous les records en 2021, avec des bénéfices de plus de 60.000 millions d’euros, 64% de plus que la moyenne des cinq années antérieures, sans tenir en compte l’année de la pandémie. Plus encore, elles ont augmenté leurs bénéfices de presque 8% pendant le premier semestre de 2022”.

Face à cette réalité évidente, Mitxel Lakuntza rappelait que l’on parle même “ d’extraordinaires bénéfices ordinaires” normalisant ces bénéfices. Le tout avec la collaboration des Gouvernements : “Les seules mesures adoptées par le Gouvernement Basque et celui de Navarre sont celles qui bénéficient les intérêts des entreprises et non la classe travailleuse”.

En ce sens, il a affirmé que la seule vocation de la patronale est la baisse des salaires. En tenant compte de l’inflation actuelle, le secrétaire général affirmait que la patronale cherche à diminuer de 7% le pouvoir d’achat de la classe travailleuse, « parce qu’en moyenne dans tous les secteurs où nous négocions elle propose une augmentation d’à peine 3%. En outre, avec presque 60% des conventions à renouveler, “il suffit à la patronale de bloquer les négociations des conventions pour que cette dévaluation se produise”.

De même, le secrétaire général a aussi rappelé que le pacte sur les revenus proposé par le Lehendakari Urkullu (président du Gouvernement Basque) est un pacte qui vise à protéger les bénéfices entrepreneuriaux aux dépends de la descente des salaires, et il a assuré “qu’il existe une stratégie partagée” par le Gouvernement Basque et la patronale pour dévaluer les salaires. Il a rappelé que comme la patronale, Lakua a appliqué une augmentation des salaires de ses employés publics de 2%, très inférieure à l’IPC.

Noval, quant à lui, soulignait que l’inflation élevée est un élément structurel et qu’elle n’est pas due à la guerre en Ukraine. “Les entreprises appliquent les augmentations de coûts aux prix, c’est pourquoi l’IPC est désorbité dans l’énergie, les aliments et dans tous les produits. En outre, la montée des taux d’intérêt va supposer une nouvelle orientation de la politique de l’appauvrissement mais pour la banque elle va représenter une augmentation importante des bénéfices”. Pour les prochains mois Noval a rappelé que “la situation ne s’améliorera pas, ni par rapport à l’inflation ni concernant les taux d’intérêt qui augmenteront encore”.

Propositions de ELA

Face à cette situation, Leire Gallego a signalé que ELA exige des mesures pour renverser le processus d’appauvrissement et des mesures visant à changer radicalement le modèle économique et social. Parmi ces propositions se distinguent garantir le pouvoir d’achat des salaires et des pensions. “Les conventions collectives doivent garantir la montée des salaires équivalente au moins à l’IPC de l’exercice antérieur comme c’est le cas des secteurs du Métal de Guipuzcoa, celui du Bâtiment ou celui du logement du même territoire”.

Gallego a défendu un changement d’importance des politiques publiques de la CAPV et, entre autres mesures, “annuler immédiatement les coupes qui vont de 250 à 300 euros mensuels qui s’appliquent actuellement aux prestations sociales, mettre un plafond au prix de l’électricité, le gaz ou les combustibles, établir le droit à l’énergie comme un droit universel à un prix social, réduire le prix des transports publics de manière permanente ou mettre en place un taux minimum effectif de 25% sur les bénéfices de l’exercice, sans exceptions”.

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