Le sommet sur le climat, la COP-24, ne propose pas de solutions à la crise climatique

18/12/2018
La déclaration a été écrite par des syndicalistes (parmi eux, ELA) et des activistes de la justice climatique, réunis à Lisbonne du 22 au 25 novembre, sur l’initiative de la Campagne Emplois pour le Climat de Portugal et de la Fondation Rosa Luxembourg. Le texte a été lancé lors de la session de clôture des IV Rencontres Internationales Écosocialistes.

Déclaration :

La conférence sur le climat de Katiwice ne sert à rien. Les travailleurs et travailleuses doivent se mobiliser pour exiger une transition juste.

Élus et entreprenariat se réuniront à Katowice, en Pologne, du 3 au 14 décembre, pour un nouveau sommet sur le climat, la COP-24, où débattre sur l’action climatique globale.

Ils accuseront d’abord les gouvernements de droite qui nient encore le changement climatique et menacent de renoncer à l’accord de Paris. Ensuite, ils rédigeront et signeront davantage de documents.

Les traités et accords internationaux impliquent de sérieuses sanctions pour les pays qui souhaitent les rompre ou s’en dégager. Nous le savons parce que nous l’avons vu récemment dans le cas d’accords de commerce internationaux. Nous savons par contre qu’abandonner l’Accord de Paris est un geste sans conséquences car il n’implique aucune sanction. Mais nous savons aussi l’inconséquence que signifie s’y maintenir avec des objectifs volontaires et non contraignants qui, même s’ils se respectent, nous poussent vers un changement climatique sans contrôle.

Le capitalisme ne sera pas sa propre cure. La solution à la crise climatique doit venir d’en bas.

Les gouvernements du monde entier doivent lancer immédiatement des programmes de transition juste pour aller vers une économie post-carbone. À Katowice, cependant, comme aux vingt-trois sommets antérieurs, les gouvernements vont parler de ce qui doit arriver en 2030 ou 2050 au lieu d’assumer des engagements concrets pour 2019 et 2020 (c’est à dire au moment où ils ont réellement le pouvoir).

En ce moment, il n’y a pas de transition énergétique (juste ou injuste) en cours qui s’approche de l’objectif de mettre frein au réchauffement global à 2ºC, comme le suggère l’accord de Paris. Le business as usual (option du statu quo) n’amène qu’une transition vers le chaos climatique.

Cela signifie que les travailleuses et travailleurs doivent prendre les rênes de la situation et lutter pour une transition juste, à leur mesure. Il nous faut atteindre la justice sociale et climatique en même temps car c’est la seule manière d’obtenir tant l’une que l’autre.

Nous exigeons :

- Des programmes de formation en énergies renouvelables et des emplois énergétiquement efficients pour ceux qui travaillent dans les industries des combustibles fossiles qui doivent être lancés immédiatement.

- Un contrôle public et démocratique du secteur de l’énergie.

- De l’investissement dans le transport public et collectif des villes ainsi que dans les connexions entre villes et pays.

- Des investissements massifs et des emplois dans des systèmes d’énergies renouvelables.

- La fin de toutes les guerres et celle de la production et la vente d’armes.

- La rationalisation et la localisation des lignes de production, de distribution et de consommation en se basant sur les besoins humains et non sur le profit.

Nous n’attendons rien des salons de la COP24.

Notre seul espoir réside dans ceux qui travaillent pour enterrer le capitalisme. Nous invitons les travailleurs et travailleuses du monde à se mobiliser pour défendre une planète habitable et la civilisation et à lutter pour une transition juste sur leurs postes de travail, dans leurs communautés et au-delà.