Pour l’Industrie et la Construction ELA pariera sur la distribution de la richesse face à la croissance du bénéfice entrepreneurial

Le Congrès de ELA-Industria eta Eraikuntza (Industrie et Construction) déroulé au Palais Europa de Vitoria sous le slogan ‘Eraldaketa aktibatu’ (‘Active le changement’) a approuvé quatre résolutions : dans la négociation collective, défendre la distribution de la richesse avec des accords au-dessus de l’IPC ; dénoncer la propagande des Gouvernements Basque et de Navarre employée comme substitut d’une véritable politique industrielle ; redoubler les efforts dans la lutte contre l’écart de rémunération entre hommes et femmes et les discriminations pour raisons de sexe ; parier pour l’organisation et la syndicalisation des centres de travail. Cette fédération a 38.364 membres affiliés.
Au total, 320 congressistes (sur 342) ont donné leur soutien à la ligne de la fédération et ont réélu (avec 94,4% de votes favorables ) Unai Martínez comme secrétaire général ainsi que le reste de la Commission permanente, composée de six autres personnes qui assument les responsabilités suivantes :
* Unai Martinez Azarola: Secrétaire général. Saint Sébastien. Construction de Guipuzcoa
* Mikel Etxebarria Campos: Concours. Ibaizabal Nerbioi eta Bilbo. Construction de Biscaye.
* Irati Bañuelos Ruiz de Erentxun: Urola-Kosta et Navarre
*Arrate Elkoro Zengotitabengoa: Equité de genres. International. Ezkerraldea-Kadagua et Deba
*Sergio Vazquez De la Fuente: Eskumaldea et Guernica Durango
*Esther Arruti Roteta: Oarso-Bidasoa et Oria-Goierri
*Hodei Blasko Otsoa: Vitoria.
Unai Martínez a souligné dans son intervention que “la précarité s’impose encore dans la Construction, et à côté de cela, ils nous vendent une Industrie 4.0 mais sans droits professionnels. C’est ça l’avenir? ELA lutte pour que cet avenir soit différent”. Il a aussi rappelé que “la négociation collective est l’instrument dont dispose la classe travailleuse pour obtenir la distribution de la richesse. Et pour ce faire, des augmentations salariales au-dessus de l’IPC sont un objectif, tout comme des réductions de la journée de travail”.
Par ailleurs, Martínez a insisté sur la lutte de ELA pour une “industrie et une construction sans discriminations ; là, l’écart de salaire entre les genres continue, avec les salaires plus bas dans les secteurs plus féminisés (industries textile et de l’alimentation, par exemple). En outre, dans les ateliers de Métal ou Papier on ne recrute presque pas de femmes”.
Martínez a aussi dénoncé que “ici, il n’y a pas de politique industrielle, les gouvernements ne font que de la propagande. Les décisions sont prises à chaque fois plus loin d’ici ; un bon exemple est Gamesa : Fonds publics, bénéfices privés et maintenant c’est Siemens qui décidera”.
Lakuntza: “Les gouvernements se sont mis au service des multinationales”
Le secrétaire général de ELA, Mitxel Lakuntza qui a aussi participé au Congrès de ELA-Industrie et Construction, critiquait avec dureté la politique de l’emploi du Gouvernement Basque et de celui de Navarre : “Les priorités des gouvernements sont baisser au maximum les impôts des entreprises et mettre la politique industrielle à disposition des multinationales. Depuis longtemps-a-t-il ajouté- nous avertissons que le modèle de production doit être transformé. Il faut décider quoi, où et comment produire. Et pour ce faire il faut un leadership public”.
Par contre, selon les mots de Lakuntza, “nos gouvernements ont pris le chemin contraire et ils ont vendu et abandonné des entreprises publiques comme Euskaltel, La Naval ou Gamesa”.
En ce sens, Lakuntza rappelle le cas Mercedes: “Que s’est-il passé à Mercedes? Le gouvernement de Urkullu a décidé de céder de nouveau au chantage d’une multinationale. C’est très grave parce que ça s’est fait sans consulter les effectifs, avec un objectif bien précis : précariser les conditions de travail en échange de fonds publics. Ce qu’ils appellent mémorandum -ajoute Lakuntza-, est bourré de clichés mais montre clairement qu’ici c’est Mercedes qui commande et que la Députation de Alava et le Gouvernement Basque sont à son service.”
Le secrétaire général de ELA a dénoncé “Les investissements privés que doit affronter une entreprise pour maintenir son activité seront payées avec des fonds publics et empirent les conditions de travail. Mais ELA n’acceptera pas de chantages. Nous allons défendre l’emploi et les conditions de travail, quoiqu’il en coûte!” .